Sur le balcon
spectacle
des trombes d'eau orageuse
fougueuse
Tu danses
innocence
rebelle
Tu danses
sur les lointains accords
de l'oud
Tu danses
en chemise de nuit
à fleurs
Surplombant
la rue
tu danses
pour toi-même
Nul badaud
Nul chien errant
promenant son absence
Tu danses
rai de soleil
entre les gouttes
drues, serrées, parfumées
Tu danses
et
personne
ne le sait
Mon jardin secret ?
Regarde bien...
Le long du chemin empierré remonte ma mémoire
Le long de la verte barrière en bois qui ondule dans la brume s’invente une enfance bercée le midi sur les genoux de mamie
Le long de ce mur infini où nichaient les hirondelles je balaie et joue à la marelle dans son sillage de brillantine
Le long de ces quelques troncs, points d’exclamation dans le silence matinal ou la chaleur d’une après-midi d’été, s’échafaudent ces cabanes forestières de fougères qui n’occultent que l’histoire et font retentir nos cris
Le long de ces murets mangés de verdure que je reconstruis pierre à pierre se monte la vieille maison ruinée qui m’a bâtie dans la campagne aquitaine
Le long de ces massifs colorés, entre lesquels nous déroulions le tapis des jeux capricieux, se pressent nos mains avides qui recueillent le suc parfumé des petites fraises des bois et l'odeur sucrée du café venue de la cuisine
Le long des tiges vibrantes des nouvelles jonquilles circule la sève du souvenir
des aurores
des hiers
des rencontres
des demains
des mots doux
D’ailleurs pourtant
je suis
ce jardin,
clos
et
offert,
où tu t'épanouis
Été 2009.